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Des familles invisibles

Les Algériens de France entre intégrations et discriminations (1945-1985)

de Muriel Cohen (auteur)

L'immigration algérienne des années 1950-1970 reste largement pensée comme une immigration masculine et temporaire, qui ne trouve à se loger que dans des bidonvilles et des foyers Sonacotra.

format 160 x 240 448 pages En stock
30,00 €

Détails

Auteur(s) : Muriel Cohen

Collection : Histoire contemporaine

Publication : 27 février 2020

Édition : 1re édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre broché

Nombre de pages Livre broché : 448

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3084

EAN13 Livre broché : 9791035105198

Description

L'immigration algérienne des années 1950-1970 reste largement pensée comme une immigration masculine et temporaire, qui ne trouve à se loger que dans des bidonvilles et des foyers Sonacotra. Dans cette perspective, l'instauration du regroupement familial en 1976 est généralement présentée comme un tournant majeur pour la société française, dans lequel l’extrême-droite voit l’origine de la crise des banlieues. Pourtant, entre 1945 et 1975, le nombre de familles algériennes en France était déjà passé de quelques milliers à 100 000 environ. L’enjeu de cette recherche est de découvrir l’histoire de ces premières familles algériennes en France, et les conséquences qu’a eu l’indépendance sur elles. Cette recherche s’est appuyée à la fois sur des archives administratives et politiques disponibles, sur des entretiens et sur les archives privées de Monique Hervo, « établie » dans les bidonvilles et les cités de transit de Nanterre. Elle combine ainsi l’analyse des politiques menées à l’échelle nationale, l’analyse des pratiques des acteurs locaux, et celle de l’expérience vécue des migrants. À partir de ces matériaux inédits, une autre image de l’immigration algérienne se dessine. Celle-ci a en effet globalement profité de la croissance. Une minorité de familles a connu l’exclusion dans les bidonvilles et les cités de transit, mais la plupart des jeunes ménages se logeaient dans des conditions proches de celles des ouvriers de l’époque dans les taudis et petits logements de Paris et sa banlieue. Les familles nombreuses ont bénéficié d’un accès précoce au logement social, qui s’est accéléré dès la fin des années 1960. Dans le même temps, l’existence des bidonvilles et les quelques zones de concentration des Algériens ont servi de prétexte au développement d’une politique d’immigration familiale discriminatoire à leur égard. Cette thèse montre comment le logement a été un outil de sélection des familles algériennes autorisées à s’installer en France. À la fin des années 1970, les discours hostiles et les politiques visant à exclure les Algériens n’ont pas remis en cause l’enracinement de la plupart d’entre elles, déjà ancien. Néanmoins la crise économique a entrainé une importante rupture dans le processus d’intégration socio-économique amorcé au cours des années 1960.

Sommaire

Préface

Introduction

PREMIÈRE PARTIE. UNE MIGRATION FAVORISÉE ? LES PREMIERS TEMPS DE L'IMMIGRATION FAMILIALE EN SITUATION COLONIALE (1945-1962)

Chapitre 1. Les pionnières : familles immigrées avant 1954
Contexte et motivations de l’émigration familiale
Les premières familles algériennes en métropole : des « privilégiées » ?
Encourager l’immigration familiale algérienne ? Pouvoirs publics et experts face à un nouveau phénomène
Problèmes méthodologiques et biais de recherche des études sur les familles algériennes

Chapitre 2. Le tournant de la guerre d’indépendance : précarisation et mise sous contrôle (Nanterre 1954-1962)
Violences de guerre et développement des bidonvilles à Nanterre
Logique de contrôle et exclusion (1958-1962)
Limiter les arrivées de familles en métropole

Chapitre 3. Entre précarité et ancrage local : la vie familiale dans l’ouest de la Seine vers 1960
Les bidonvilles de Nanterre : lieux de passage, « villages » algériens ou quartiers ouvriers ?
À Boulogne-Billancourt et Puteaux, une intégration locale variable

DEUXIÈME PARTIE. LE REGROUPEMENT FAMILIAL, UNE HISTOIRE DE LOGEMENT (1962-MILIEU DES ANNÉES 1970)

Chapitre 4. Encadrer les arrivées des familles après l’indépendance
Les bidonvilles, un prétexte pour limiter l’immigration familiale (1962-1965)
Les familles, objets secondaires des négociations diplomatiques (1962-1968)
Des circulaires d’application à l’origine d’une procédure longue et complexe (1964-1968)
Une migration sous surveillance : le contrôle des entrées et du séjour en pratique

Chapitre 5. Marginalisation et normalisation : l’habitat familial dans les Hauts-de-Seine (1962-1976)
Le devenir des bidonvilles de Nanterre pendant les années 1960 : des territoires abandonnés par les pouvoirs publics
Les habitants des cités de transit, une population mise à l’écart
Les familles du regroupement familial : un accès au parc « ordinaire » qui repose sur l’emploi et l’enracinement local

Chapitre 6. Loger et répartir les étrangers : un enjeu entre l’État et les communes à partir de la fin des années 1960
Les résultats contrastés des politiques de logement des étrangers
Maires et préfets du sud-est face aux familles algériennes
Dans les Hauts-de-Seine, les Algériens au cœur des tensions entre préfecture et municipalités communistes

TROISIÈME PARTIE. ENRACINEMENT ET EXCLUSION (DU DÉBUT DES ANNÉES 1970 AU DÉBUT DES ANNÉES 1980)

Chapitre 7. Nouvelles dynamiques démographiques et sociales à la fin des Trente Glorieuses
Accélération des circulations, baisse des installations après 1968
Une croissance démographique également liée aux naissances sur place
Les familles regroupées : une population en voie d’intégration socio-économique
Les nouveaux venus qualifiés et bien logés

Chapitre 8. Les Algériens et le droit au regroupement familial de 1976 : retour sur une idée reçue
L’obsession algérienne et la remise en cause de l’immigration familiale (1968-1974)
Les tentatives de fermeture de l’immigration familiale (1974-1975)
La reconnaissance du droit au regroupement familial, un acquis fragile et tardivement ouvert aux Algériens (1976-1986)

Épilogue. Être un jeune Algérien en banlieue au début des années 1980
Les cités de transit de l’ouest parisien face à la crise économique et aux discriminations
Les réactions des jeunes algériens de Nanterre

Conclusion

Annexes

Guide des services administratifs dédiés aux « Français musulmans d’Algérie » puis aux étrangers après l’indépendance

Sources

Bibliographie

Index des noms et des lieux

Remerciements

Table des sigles

Table des figures, tableaux et graphiques

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