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L'invention d'une capitale : Tlemcen

(VIIe-XIIIe/IXe-XVe siècle)

de Jennifer Vanz (auteur)

Depuis les travaux menés à l'époque coloniale, Tlemcen (Algérie) n’a plus été prise comme objet d’étude à part entière, l’historiographie ayant privilégié l’histoire politique et événementielle à l’échelle d’un royaume.

format 160 x 240 474 pages En stock
43,00 €

Détails

Auteur(s) : Jennifer Vanz

Publication : 3 janvier 2020

Édition : 1re édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre broché

Nombre de pages Livre broché : 474

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3386

EAN13 Livre broché : 9791035103385

Description

Depuis les travaux menés à l'époque coloniale, Tlemcen (Algérie) n’a plus été prise comme objet d’étude à part entière, l’historiographie ayant privilégié l’histoire politique et événementielle à l’échelle d’un royaume.

Cet ouvrage replace la ville au cœur de la réflexion pour interroger les modalités de son affirmation en tant que capitale de la dynastie abdelwadide à partir VIIe/XIIIe siècle, en l’envisageant d’abord comme une construction sociale. L’affirmation de ce statut est ainsi le résultat de stratégies discursives déployées par le pouvoir abdelwadide mais aussi mérinide, puis partagées, diffusées et réappropriées au-delà du Maghreb. Ce sont ainsi de nouvelles catégories qui émergent et participent de la recomposition des représentations spatiales à l’époque post-almohade. Mais ce sont aussi les pratiques de l’espace mises en oeuvre par divers acteurs, pouvoirs sultaniens, saints et savants, qui contribuent à faire de Tlemcen une capitale et qui favorisent son affirmation à l’échelle régionale, ainsi que son insertion dans les réseaux méditerranéens et transsahariens.

À travers l’étude de la construction matérielle et symbolique de Tlemcen comme capitale de la dynastie abdelwadide, cet ouvrage revisite l’histoire du Maghreb central et d’un pouvoir abdelwadide trop souvent considéré comme instable et soumis à ses concurrents mérinide et hafside, pour donner à voir les dynamiques qui l’animent et les interactions dont il se nourrit.

Sommaire

Translittération et transcription de l'arabe

Introduction

I. La production de savoirs historiques sur Tlemcen en contexte colonial et post-colonial

II. Analyser un espace comme résultat d'une construction sociale

III. Ville et capitale : des mots aux concepts

IV. Suivre l'invention d'une capitale dans les sources

V. Retracer la naissance de Tlemcen comme capitale : un parcours

Prologue. Tlemcen, genèse d’un pôle économique et savant IIe/VIIIe-début VIIe/XIIIe siècle

I. « Préhistoire » de l’essor économique de Tlemcen
A. Tlemcen et le réseau urbain idrisside
B. Les bouleversements politiques et économiques du IVe/Xe siècle-début Ve/XIe siècle
C. Tlemcen, la route de l’or et les AlmoravidesD. Tlemcen dans l’Empire almohade

II. La lente affirmation de Tlemcen comme centre de savoirs (Ve-XIe/VIe-XIIe siècle)
A. La naissance tardive d’une tradition lettrée aux époques almoravide et almohade
B. L’inhumation d’Abū Madyan à Tlemcen : un tournant ?

Première partie. LES REPRÉSENTATIONS HISTORIOGRAPHIQUES D’UNE CAPITALE

Chapitre I. Écrire l’histoire d’une capitale : Tlemcen dans l’historiographie abdelwadide

I. L’historiographie abdelwadide : un état des lieux
A. Une historiographie post-almohade recentrée sur l’histoire des cités
B. Le
Zahr al-bustān et la Buġiya de Yaḥyā b. Ḫaldūn : le projet historiographique d’Abū Ḥammū II
C. Al-Tanasī : histoire, généalogie et territoire
D. Le milieu du VIIIe/XIVe siècle : le point de départ de l’historiographie abdelwadide ?

II. L’éloge (faḍāʾil) de Tlemcen par Yaḥyā b. Ḫaldūn
A. Du Maghreb à Tlemcen
B. À la recherche des origines
C. La ville sublimée par le regard des poètes
D. La ville des géographes

III. Une capitale des chroniques
A. Tlemcen avant les Abdelwadides
B. Héritage almohade et réécriture de l’histoire
C. Tlemcen ou la légitimité impossible

IV. La ville des dictionnaires biographiques
A. Entre horizons universels et identité locale
B. La mémoire d’une capitale

V. Conclusion

Chapitre II. Compétitions, réappropriations et circulation des représentations historiographiques de Tlemcen

I. Une capitale convoitée : Tlemcen au cœur d’historiographies maghrébines concurrentes
A. Un héritage idrisside disputé
B. Sièges et conquêtes mérinides : rhétorique du conflit et fabrique de l’identité urbaine
C. Une capitale sous tutelle (fin VIIIe-XIVe/IXe-XVe siècle) ?

II. Au-delà du Maghreb : Tlemcen vue d’ailleurs
A. D’une rive à l’autre de la Méditerranée : le regard d’Ibn al-Ḫaṭīb sur Tlemcen
B. Tlemcen et les chroniqueurs mamelouks
C. Visions latines

III. Conclusion

Deuxième partie. LA CONSTRUCTION SOCIALE D’UNE CAPITALE : PRATIQUES ET ACTEURS

Chapitre III. Contrôler et investir l’espace urbain : des pouvoirs en concurrence

I. Les souverains bâtisseurs : Tlemcen abdelwadide ou mérinide ?
A. Les empreintes urbaines du pouvoir abdelwadide
B. Les Mérinides et l’investissement de l’espace
extra muros

II. Parcourir l’espace urbain
A. Les lieux de la présence souveraine dans la ville
B. Entrer et sortir de la ville : une mise en scène de la puissance souveraine

III. Appropriation et pratiques de l’espace urbain par les savants et les saints
A. Habiter et sillonner la ville
B. Une sacralisation de l’espace urbain

IV. Conclusion

Chapitre IV. Le traité de ḥisba d’al-ʿUqbānī, aux bouleversements de la seconde moitié du IXe/XVe siècle

I. Définir l’ordre urbain
A. Une prérogative disputée entre élites de la capitale
B. Des normes aux pratiques quotidiennes : tensions et négociations de l’espace urbain

II. Le spectre du désordre : des catégories sociales associées aux désordres urbains
A. Les femmes
B. Les
ḏimmī-s

III. Conclusion

Troisième partie. TLEMCEN, UN PÔLE RÉGIONAL CARREFOUR ENTRE MÉDITERRANÉE ET SAHARA

Chapitre 5. Tlemcen, capitale d’un royaume en construction

I. Tlemcen, ville éminente d’un pouvoir mobile (deuxième moitié du VIIe/XIIIe siècle)
A. Tlemcen et le cœur du domaine abdelwadide
B. Une capitale-frontière à défendre
C. L’expansion vers l’est
D. Itinérance et gestion patrimoniale des territoires

II. La capitale-centre d’un pouvoir sédentarisé (première moitié du VIIIe/XIVe siècle)
A. La stabilisation des frontières
B. S’établir dans la capitale et déléguer le pouvoir dans les provinces

III. Tlemcen au cœur d’une territorialité réticulaire (deuxième moitié du VIIIe/XIVe-IXe/XVe siècle)
A. Entre itinérance et sédentarité
B. La maîtrise des réseaux
C. Tlemcen, capitale du Maghreb central ?

IV. Conclusion

Chapitre VI. L’insertion de Tlemcen dans les réseaux économiques et savants

I. Un carrefour de routes terrestres et maritimes
A. Tlemcen et ses ports
B. Un débouché du commerce transsaharien

II. Tlemcen « lieu de réunion des marchands de tous les pays »
A. Les réseaux de marchands
B. La présence des communautés marchandes dans la capitale
C. Commerce et pouvoir sultanien

III. Tlemcen dans les réseaux savants
A. La lente affirmation d’une « identité intellectuelle » tlemcénienne (milieu VIIe/XIIIe-VIIIe/XIVe siècle)
B. L’attractivité de Tlemcen comme centre intellectuel au IXe/XVe siècle

IV. Conclusion

Conclusion

I. Dépasser la dialectique apogée/déclin : un essai de périodisation

II. Tensions, négociations et compromis : la fabrique de la capitale

III. Tlemcen, un observatoire du monde islamique des VIIe-IXe/XIIIe-XVe siècles

Bibliographie

Arbres généalogiques

Cartes

Index des noms et des groupes

Index des lieux

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