La naissance de l'idée de plan
L’histoire du mouvement ouvrier n’est pas seulement celle de ses combats, elle est aussi celle de ses problèmes, de ses avancées et de ses échecs dans la tâche, sans cesse renouvelée, qui est toujours, pour reprendre l’expression de Jaurès, « d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ».
Collection : Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles
Publication : 1 mai 1985
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre broché
Nombre de pages Livre broché : 320
Langue(s) : Français
EAN13 Livre broché : 9782859440909
Les idées de planification, d’économie mixte nous sont devenues familières. Si elles sont aujourd’hui contestées, peu de gens souhaitent revenir au capitalisme pur et dur qui régnait avant guerre. Les critiques portent davantage sur la technique du plan que l’on voudrait assouplir devant le caractère aléatoire de bien des éléments de la vie économique et sociale.
Mais l’évidence contemporaine ne doit pas faire oublier l’histoire, l’origine et le long cheminement de l’idée du plan. Un premier mérite du livre de Jean-François Biard est d’ouvrir le dossier des origines dans leur relation privilégiée avec les mouvements de la gauche française et de reconstituer les débats auxquels le plan a donné lieu dans l’entre-deux guerres. En renonçant à la révolution, en s’engageant délibérément dans une voie réformiste, les planistes se heurtèrent à la résistance de Léon Blum et de la majorité de la SFIO. Car le mythe révolutionnaire semblait encore pouvoir seul assurer l’unité du socialisme...
En suivant l’histoire de la planification nous sommes ainsi conduits à des méditations toujours actuelles sur la stratégie de la gauche. Il n’y a pas de plan possible dans les batailles de classes. Peut-il y en avoir comme objet d’un rassemblement national ? Une telle interrogation pourrait bien être l’un des principaux enseignements de cette histoire. Mais Jean-François Biard pousse encore plus loin l’analyse et montre à quel point, chez ceux qui combattirent le plan, la distinction du « modèle » révolutionnaire - la société socialiste future - et du programme de portée immédiate ne répond pas seulement à un souci stratégique mais traduit aussi une structure de pensée, celle par laquelle l’« autre monde », la cité idéale, doit être maintenu dans sa pureté et non dégradé par la recherche de solutions intermédiaires. Le lecteur passe ainsi de la page d’histoire à une réflexion générale sur l’effet de besoin d’absolu chez l’homme. Là comme ailleurs, est toujours posé le problème des rapports de la réforme et de la révolution.
Évoquer ces perspectives, c’est montrer l’intérêt de ce livre, à la fois pour la connaissance de notre histoire et pour la réflexion sur des problèmes dont le temps n’a pas aboli l’actualité. L’histoire du mouvement ouvrier n’est pas seulement celle de ses combats, elle est aussi celle de ses problèmes, de ses avancées et de ses échecs dans la tâche, sans cesse renouvelée, qui est toujours, pour reprendre l’expression de Jaurès, « d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ».
Léo Hamon
Préface
Jean-François Biard
Avant propos
Introduction
Première partie. « Genèse » (1918-1931) Vers une nouvelle conception du programme
Chapitre préliminaire. Les chemins du réformisme
Chapitre I. Le réformisme de la C.G.T. : l’échec avec le plan
Chapitre II. Le réformisme de la S.F.I.O. l’échec sans le plan
Deuxième partie. « Éclosion » (1931-1936) A l’épreuve de la crise : le choix du plan
Chapitre préliminaire. Origines et diversité du plan
Chapitre I. Le plan de la C.G.T
Chapitre II. La S.F.I.O. et le plan
Troisième partie. « Confrontation » (1936-1938) A l’épreuve du pouvoir : l’alternative du plan
Léon Blum
Avant-propos
Chapitre I. Le choix du programme
Chapitre II. L’exigence du plan
Chapitre III. Une occasion manquée ?
Conclusion
Annexe. « Au-delà du réformisme »
Bibliographie
Index des noms propres cités
18,00 €
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