Collection : Homme et société
Publication : 25 février 2016
Édition : 1re édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre broché
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3081
EAN13 Livre broché : 9782859449414
La mondialisation culturelle cesse d'apparaître comme un phénomène irrépressible et vague dès l'instant où l'on investit ses lieux les plus concrets, pour la saisir en pratique. À cette échelle ethnographique, la danse contemporaine africaine, qui est l’objet de ce livre, révèle sa face la moins visible, notamment pour le public cultivé occidental, amateur d’œuvres venues d’ailleurs. On y voit comment des techniques chorégraphiques nouvelles s’imposent aujourd’hui en Afrique. On comprend que l’émergence d’une forme « contemporaine » de danse repose de façon décisive sur la formation de réseaux institutionnels, d’intérêts sociaux, de rapports à l’art et à la culture, de manières légitimes de parler et de se parler, de trajectoires biographiques – et finalement, de personnalités inédites de danseurs et de chorégraphes, qui en viennent à incarner, entre « ici » et « là-bas », l’art africain internationalisé.
Au-delà, on saisit ce que la mondialisation culturelle signifie en Afrique, compte tenu de la force particulière qu’y prend le rapport entre le Nord et le Sud. Le cas de la danse contemporaine montre qu’il s’agit presque toujours de composer avec une domination inséparablement économique, politique et culturelle. Parfois pour s’y conformer au mieux, comme lorsque les danseurs s’efforcent de doser techniques « traditionnelles » et techniques « contemporaines », suivant en cela le goût (et les injonctions) des programmateurs européens. Parfois au contraire pour tâcher de subvertir cette domination: ainsi lorsque l’engagement chorégraphique est avant tout utilisé comme une ressource économique et migratoire, bien loin de la « vocation ».
Finalement, le portrait vivant qu’Altaïr Despres fait de la danse contemporaine en Afrique nous parle de l’inégalité symbolique dans le monde d’aujourd’hui. Au-delà des visions heureuses du « métissage », qui peut prétendre à l’art et à la légitimité culturelle internationale? Qui peut imposer son style, et qu’est-ce que cela implique pour les autres? Comment penser ce pouvoir, sans le réduire à une affaire esthétique?
Liste des sigles
Introduction
Chapitre 1 — Comment la danse contemporaine a gagné l'Afrique
La France, un acteur culturel qui s'impose en Afrique
Visibilité et légitimation de l’Afrique dans le champ de la danse contemporaine
Vers l’institutionnalisation : les Rencontres chorégraphiques
Chapitre 2 — S’engager dans une pratique artistique inédite
Une jeunesse bamakoise entre petits boulots, ennui et danses
Les raisons de l’engagement
Chapitre 3 — La réforme des corps et des esprits
En-deçà de la danse : une éducation totale
Une « civilisation des mœurs » ?
Chapitre 4 — L’Afrique qu’il faut ?
Vers l’innovation, l’abstraction et le minimalisme
L’imposition à l’œuvre
Chapitre 5 — Artistes internationaux, migrants, sans-papiers
Accéder et s’intégrer au marché chorégraphique international
La danse comme enjeu migratoire
Conclusion
Les enquêté-e-s
Bibliographie
Sources consultées
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