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Géographes français en Seconde Guerre mondiale

de Nicolas Ginsburger (sous la direction), Marie-Claire Robic (sous la direction), Jean-Louis Tissier (sous la direction)

« La terre, elle, ne ment pas. » Ces mots bien connus, valant slogan de la « Révolution nationale », ont longtemps fait croire que les géographes français avaient trouvé un terreau favorable dans le régime de Vichy, comme semblait le montrer sa décision de créer la licence et l'agrégation de géographie.

format 160 x 240 446 pages En stock
37,00 €

Détails

Publication : 6 mai 2021

Édition : 1re édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre broché

Nombre de pages Livre broché : 446

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3377

EAN13 Livre broché : 9791035106232

Description

« La terre, elle, ne ment pas. » Ces mots bien connus, valant slogan de la « Révolution nationale », ont longtemps fait croire que les géographes français avaient trouvé un terreau favorable dans le régime de Vichy, comme semblait le montrer sa décision de créer la licence et l'agrégation de géographie. Pourtant, si certains d’entre eux ont bien été proches des structures issues de la défaite française, par idéologie, par autoritarisme institutionnel et technocratique ou encore par opportunisme, d’autres – sans doute plus nombreux – ont été des opposants plus ou moins déclarés et engagés, parfois même d’ardents résistants ou des victimes de l’extrême violence de la Seconde Guerre mondiale. Souvent oubliés aujourd’hui, leurs parcours, témoignant de leurs refus d’accepter les idées et la politique de l’occupant et de l’État français, méritent pourtant d’être mieux connus et compris.

Ces cas individuels, dans leur diversité, incarnent, chacun à sa manière, une discipline alors beaucoup plus riche et active qu’on ne le pense généralement, où le ruralisme et le régionalisme coexistaient avec des courants de pensée dynamiques développant des logiques de spatialité et de mondialité étrangères à la pensée vichyste ou au nazisme, où les idées les plus controversées (comme la « géopolitique » ou l’« espace vital ») étaient discutées voire déconstruites, où des circulations et des réflexions paradoxalement favorisées par le conflit menaient vers des ailleurs et des exils intérieurs et extérieurs, porteurs d’une modernité fructueuse pour la seconde moitié du XXe siècle.

Le regard nouveau que portent les auteurs réunis dans ce volume sur cette période de la géographie française et sur ses représentants en Europe et dans le monde permet de l’envisager de manière équilibrée, pour en rectifier la « légende noire », et de dessiner les véritables lignes de force disciplinaires dans ces « années de tourmente », par l’étude détaillée d’itinéraires personnels et collectifs et le recours à de nombreuses archives et sources.

Sommaire

Introduction. Écrire une histoire de la géographie française dans les « années de tourmente » ?
Nicolas Ginsburger, Marie-Claire Robic et Jean-Louis Tissier

Partie 1. GÉOGRAPHIER SOUS CONTRAINTE EN ZONES LIBRE ET OCCUPÉE

Subir le présent, préparer le futur : Albert Demangeon, ses collègues et ses disciples au début du conflit (1939-1940).
Denis Wolff

Engagements, difficultés et carrières. Géographes communistes et communisants dans la tourmente (1938-1945)
Nicolas Ginsburger

Pierre Gourou en guerre : pour une géographie humaine ?
Gavin Bowd

« De l'espace, encore de l'espace ! » Les réflexions du géographe toulousain Daniel Faucher sur la notion d’« espace vital » (1939-1940)
Nicolas Ginsburger

Une reconnaissance paradoxale ? Max Sorre, une identité savante en recompositions (1939-1948)
Dylan Simon

Partie 2. PRÈS DE VICHY ?

« Retrouver la France » par temps maussade. Guides, livrets et fascicules édifiants et militants
Pierre Bocquillon et Jean-Louis Tissier

La rencontre de trois mondes. L’agrarisme de Lucien Gachon
Pierre Cornu et Marie-Vic Ozouf-Marignier

Un représentant de l’État français ? Les ambiguïtés de l’inspecteur général Henri Boucau
Nicolas Ginsburger

Quand des géographes préparaient la décentralisation industrielle (1942-1945). Renouvellement d’objets, interactions disciplinaires et projets de réforme territoriale dans le cadre d’une administration vichyssoise
Efi Markou

Pour la Révolution nationale. Jean-François Gravier, un parcours engagé
Nicolas Ginsburger

Partie 3. HORS DES FRONTIÈRES : GÉOGRAPHES À L’ÉTRANGER ET EN EXIL

Géopolitique de la paix et mondialisation de la guerre. Les cours de Paul Dupuy à l’École internationale de Genève (1940-1942)
Federico Ferretti

À l’ombre du franquisme. Géographes français et espagnols dans les turbulences politiques et diplomatiques (1936-1950)
Josefina Gómez Mendoza

Orlando Ribeiro et les géographes français et allemands pendant la guerre (1937-1949)
Suzanne Daveau

Jean Gottmann, géographe de l’entre-deux-mondes (1940-1948)
Emmanuelle Loyer

Pierre Monbeig au Brésil pendant la guerre. Penser ailleurs la géographie humaine, l’interscience et la démocratie
Heliana Angotti-Salgueiro

Partie 4. FIGURES DE RÉSISTANTS ET DE VICTIMES

L’« authentique héros » de Poitiers. Théodore Lefebvre, professeur et martyr
Nicolas Ginsburger

« Témoin contre la barbarie ». Les combats de Jacques Ancel (1938-1946)
Nicolas Ginsburger

Jules Blache et Le grand refus, le texte de résistance d’un géographe
Marie-Claire Robic

Conclusion
Nicolas Ginsburger et Marie-Claire Robic

Bibliographie

Auteurs

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