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Dévoiler l'Afrique ?

Lieux et pratiques de l'exploration (Afrique occidentale, 1780-1880)

de Isabelle Surun (auteur)

À partir des années 1780, l'Afrique devient l'objet d’attention de sociétés savantes européennes qui se donnent pour tâche de lever le voile de l’ignorance sur ce continent si proche et pourtant encore inconnu. Dévoiler l’Afrique, c’est envoyer des voyageurs la parcourir, encadrer à distance la collecte scientifique et recueillir l’information.

format 160 x 240 x 20 384 pages En stock
25,00 €

Détails

Auteur(s) : Isabelle Surun

Collection : Histoire contemporaine

Publication : 16 août 2018

Édition : 1re édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre broché

Nombre de pages Livre broché : 384

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3389

EAN13 Livre broché : 9791035100759

Description

À partir des années 1780, l'Afrique devient l'objet d’attention de sociétés savantes européennes qui se donnent pour tâche de lever le voile de l’ignorance sur ce continent si proche et pourtant encore inconnu. Dévoiler l’Afrique, c’est envoyer des voyageurs la parcourir, encadrer à distance la collecte scientifique et recueillir au retour l’information géographique pour remplir les blancs de la carte. L’Afrique occidentale fut la première région traversée par des explorateurs européens munis d’instructions scientifiques, et la seule qui le fût pendant presque un siècle avant que l’entreprise ne se mue en conquête. Dans cette « Afrique intérieure », les voyageurs dépendent entièrement des souverains africains qui ont le pouvoir d’ouvrir ou de fermer les routes, des guides et interprètes qui facilitent le voyage et des sociétés locales qui fournissent la case et le mil. Pour parcourir cet espace, le voyageur s’engage dans une expérience totale, physique, psychologique, sociale et culturelle, où les savoirs se construisent à travers des pratiques concrètes et dans l’interaction. L’exploration est la somme des lieux où se déploient ces pratiques: le cabinet d’un géographe, la salle de réunion d’une société de géographie, l’horizon qui oriente le regard, l’itinéraire projeté, le chemin parcouru, la rive d’un fleuve, la maison d’un dignitaire qui reçoit un voyageur, la tente où il bavarde avec un guide, la collection de spécimens, le carnet de notes, la carte tracée dans le sable ou sur du papier…

Sommaire

Remerciements

Avertissement au lecteur

Introduction

Chapitre 1. Le blanc de la carte

Afrique des Anciens, Afrique des Modernes

Une géographie des savoirs sur l'Afrique : d’Anville, 1727, 1749

Une peau de léopard : la surface de l’Afrique selon Rennell, 1790
L’inconnu naturalisé
Une prise de position déterministe
Retour aux Anciens

Des éléphants et des sauvages : l’invention du blanc de la carte
Conjecture et vraisemblance
Un espace déqualifié
Du blanc de la carte à l’espace vide

Dévoiler l’Afrique
Naissance de l’inconnu géographique
L’inconnu comme champ d’investigation
La métaphore du voile

Des itinéraires pour l’exploration

Chapitre 2. La salle de réunion

Organiser l’exploration : l’African Association et ses voyageurs
Portraits de voyageurs : Ledyard et Park
Expérience préalable et compétences spécifiques des voyageurs
Vers une formation spécifique : Hornemann et Burckhardt
Se préparer au terrain : le cas de Nicholls
Contrat moral et engagement personnel

« Sous les auspices de la Société de géographie »
Des mémoires ou des voyages
Malte-Brun ou le voyage en question
Des prix et des voyages
Les instructions aux voyageurs
La Société de géographie : un modèle ?

Conclusion : un espace des possibles

Chapitre 3. Le rivage, le paysage, l’horizon

Expériences liminaires : l’espace inconnu pour horizon
L’intérieur vu de la côte
L’œil et le paysage
Coup d’œil et spectacle de la nature

Entrer dans le paysage
Des montagnes à l’horizon
Dans le labyrinthe du terrain
La fabrique d’un haut lieu de l’expérience
« La vie libre des voyages »

La construction du point de vue
Regard cinesthésique et vue fixe
L’horizon en mouvement
La vue, le corps, la mesure
Le regard projectif
L’horizon retourné : le paysage de la mémoire

Chapitre 4. Le chemin, la route, l’itinéraire

Des compagnons de route en demi-teinte
Des passagers clandestins du récit
Le compagnon privilégié
L’équipe
L’isolement éphémère
L’absence de guide

Formations de voyage, choix de l’itinéraire et rythmes du déplacement
Typologie des formations de voyage
La composition de la formation de voyage
Un compromis entre accompagnement et destination
La taille critique
Formations de voyage et gestion des ressources

Figures du déplacement, formes de l’itinéraire
La traversée et la boucle
Le trajet et l’excursion
L’échappée et le détour
La campagne
Le cabotage et la course en avant
L’errance

Chapitre 5. Les territoires vernaculaires

Le sac de Cauris de Manson et les fétiches du roi de Popo

Territoires de souveraineté
Le palais, la cour, les intrigues : Mollien et les autorités africaines
Interpréter les dissensions
Traverser des territoires en conflit

Territoires négociés
Du bon usage des présents
Séquences d’échanges : l’habit bleu de Park et les étriers de Bour-ba-Djolof
Cadeaux d’ambassade : l’Euclide de Bello et la boîte à musique de Denham
Escorte et sauf-conduits

Chapitre 6. Stratégies de la rencontre

Du mimétisme à la mystification
Un mimétisme ordinaire
Mensonges, fables et dissimulations

Le corps du Blanc
Un Blanc dans la foule
Le corps du voyageur à l’épreuve du genre
Regards en miroir
Un corps impur

La place du Blanc
Espace intime, espace privé
Des moments identitaires
Rôle et fonction locale
Des vertus de l’hospitalité
Évaluer les termes de l’échange

Chapitre 7. L’enquête, la collecte, l’inscription

Procédures de l’enquête
La collecte par ouï-dire
Interactions cartographiques : le chérif Imhammed sur la colline et la carte du sultan Bello
Prendre langue

De la collecte à la mesure
Heurs et malheurs de la collecte
Un inflexion spatiale de la collecte
Des instruments sur le terrain

Le carnet de voyage comme inscription
Fragments du journal de voyage de Caillié
Inscription dense et inscription lourde
Des inscriptions volatiles

Chapitre 8. La controverse de Tombouctou

Les éléments d’une controverse
Pourquoi Tombouctou ?
Une querelle de priorité
L’affaire Laing : un imbroglio diplomatique

Polémique et éthique scientifique

La validation du voyage par son archive
Les notes de voyage comme pièce à conviction
Les notes de voyage comme outil mnémotechnique
Les notes de Caillié, archive de l’ambiguïté

L’enquête sur le voyageur
Authenticité et intégrité morale
L’interrogatoire

Expérience et autorité
Des usages de l’argument d’expérience
Une communauté d’expérience

Chapitre 9. Le cabinet du cartographe

La carte itinéraire
« L’appréciation des marches »
Découper l’itinéraire en tronçons
Calculer les angles : observation et probabilités
Appuyer les lignes sur les « lieux fixes »
Agencer les tronçons

Une « description géométrique » du continent africain
De la ligne à l’aire
Penser l’espace en relief

Une disqualification des savoirs vernaculaires ?
Usages des itinéraires vernaculaires
« De la bouche du voyageur » ou « de la main des indigènes » : la transcription des toponymes
Cartes vernaculaires

Épilogue(s)

Sources

Bibliographie

Index des noms de personnes

Index des toponymes

Table des figures et des tableaux

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