Pratiques du cri au Moyen Âge
Collection : Histoire ancienne et médiévale
Publication : 1 décembre 2003
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre broché
Nombre de pages Livre broché : 248
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3377
EAN13 Livre broché : 9782859444969
La victime détroussée par un voleur ou les témoins qui assistaient au délit se mettaient à hurler « haro ». Le crieur public, installé aux carrefours ou en tout autre lieu « accoustumé à faire cry », introduisait à haute voix son information par « Oyé, bonnes gens, on vous fait savoir... » Les sujets du royaume de France qui assistaient à une entrée royale ou à la conclusion de la paix s'écriaient « Noël ». On pourrait sans peine allonger la liste de ces cris médiévaux régulateurs des liens sociaux. Le Moyen Âge était très bruyant et les cris, spontanés ou ritualisés, fréquents. Nous l'avions peut-être oublié. Cet ouvrage vient nous le rappeler.
Résultat d'un véritable travail de groupe, les études rassemblées dans ce volume visent à montrer que le cri, forme particulière de la parole, représente, dans une société largement dominée par l'oralité, un « acte de langage », une expression spécifique des sentiments et des émotions, un outil fréquent de l'interaction et un enjeu crucial dans les systèmes de communication. Ce que nous entendons aujourd'hui comme un cri est-il perçu comme tel au Moyen Âge ? Quels sont les mots qui signalent le cri ? Quels sont les lieux, les temps, les groupes où cette parole bruyante et créatrice est souhaitée, autorisée, tolérée ou interdite ? Les auteurs insistent ainsi sur la forte présence du cri lors des rites de passage, politiques, guerriers, sociaux et familiaux. Ils étudient également les crieurs, saisis dans leurs pratiques : les cris des marchands ambulants qui résonnent et se répondent dans les rues ou ceux du crieur public, au rôle politique central. Pour le roi, le seigneur ou la ville, posséder le cri est en effet la manifestation de son pouvoir et de sa capacité à maîtriser l'espace.
En contrepoint de ces études sur l'époque médiévale, la parole a été donnée à une historienne de l'Antiquité et un historien du temps présent pour ouvrir ce travail novateur à d'autres périodes de l'histoire, afin de montrer que le cri relève aussi d'une construction culturelle variant dans l'espace et dans le temps.
Didier Lett et Nicolas Offenstadt
Les pratiques du cri au Moyen Âge
Robert Jacob
Le cri du nouveau-né, la famille et la terre
Christine Bellanger
Cri et crieurs dans l’image
Murielle Gaude-Ferragu
Le cri dans le paysage sonore de la mort à la fin du Moyen Âge
Isabelle Guyot-Bachy
Cris et trompettes. Les échos de la guerre chez les historiens et les chroniqueurs
Pascal Collomb
Vox clamantis in ecclesia. Contribution des sources liturgiques médiévales occidentales à une histoire du cri
Florence Chave-Mahir
Les cris du démoniaque. Exorciser les possédés dans les récits hagiographiques des XIIe et XIIIe siècles
Thierry Dutour
L’élaboration, la publication et la diffusion de l’information à la fin du Moyen Âge (Bourgogne ducale et France royale)
Sébastien Hamel
De la voie accusatoire à la voie législative. Contrôle et utilisation du cri à Saint-Quentin aux derniers siècles du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles)
Valérie Toureille
Cri de peur et cri de haine : haro sur le voleur. Cri et crime en France à la fin du Moyen Âge
Christopher Lucken
Éclats de la voix, langage des affects et séductions du chant. Cris et interjections à travers la philosophie, la grammaire et la littérature médiévales
Autres temps, autres cris...
Violaine Sebillotte Cuchet
Cris de femmes, cris d’hommes. Éléments de critique pour l’interprétation du cri en Grèce ancienne
Fabrice Virgili
Crier la Libération en France (1944-1945)
Claude Gauvard
Conclusion
Présentation des auteurs
Index des cris
5,00 €
22,00 €
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