La Revue d'histoire des sciences humaines a été créée en 1999. Elle défend une approche transversale de l'histoire des sciences de l'homme, sans pour autant négliger les opérations disciplinaires qui ont émaillé leur développement. Refusant d'entériner les canons et les traditions, elle cherche à les resituer dans leur configuration historique en faisant varier les échelles d'analyses. Chaque numéro est composé d'un dossier thématique, d'un document, de varias et de recensions qui ont tous vocation à renouveler les méthodes et les questionnaires en usage.
Ce numéro entend montrer, à partir d'exemples très différents, à quel point il devient très important de se pencher sur les logiques de production de sciences sociales au Sud pour sortir d’un ethnocentrisme européocentré trop bien ancré pour ouvrir les yeux.
Ce dossier examine comment, dans la conjoncture post-stalinienne, se sont reconfigurés les rapports entre État socialiste et sciences sociales, à partir d'études de cas consacrées à l'anthropologie, la sociologie, la psychologie et la science politique.
Si l'histoire de l'enfant sauvage de l'Aveyron auquel le film de Truffaut (1970) a donné un visage, et celles des autres enfants sauvages, semblent aujourd’hui bien connues, il convient encore de questionner les raisons de leur présence, sinon leur retour régulier, depuis le XIXe siècle, dans l’écriture des sciences humaines.
Les noms des savoirs sont souvent des boîtes noires que l'on manipule avec ingénuité. Pourtant, qu’ils forgent de nouveaux intitulés pour leurs pratiques savantes ou reprennent des dénominations existantes, les savants eux-mêmes y prêtent une grande attention.
Les commémorations constituent un observatoire particulièrement révélateur de l'état d’un domaine savant à un moment donné. Telle est l’hypothèse qui guide ce dossier.
Jean-Christophe Coffin, Aude Fauvel, Thibaud Trochu
Pour ses vingt ans, la Revue d'histoire des sciences humaines a voulu produire un numéro atypique, ouvert à de nouvelles plumes, à des lieux et des types de recherche peu explorés, hors des pôles dominants du champ académique (États-Unis, Europe occidentale).
La Première Guerre mondiale est considérée comme une rupture majeure de l'histoire contemporaine. Ses conséquences territoriales, politiques, sociales et technologiques ont été amplement étudiées. Certains ont interrogé ses répercussions pour les sciences médicales et de la nature. Mais qu’en est-il des sciences de l'homme ?
Parler d'« école » à propos de collectifs savants est très commun, mais fait rarement l’objet d’enquêtes historiques. L’objectif de ce numéro est de prendre au sérieux son usage par les savants, non seulement comme étiquette commode ou à charge, mais aussi comme révélateur de la fabrique des sciences humaines et sociales.