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Figures de musiciennes

Mises en scènes, en images et en récits (XIXe-XXIe siècle)


Sociétés & Représentations



Ce numéro s'inscrit dans le prolongement de travaux visant à reconsidérer la place des femmes (peintres, danseuses, musiciennes, compositrices ou interprètes…) dans l’histoire de la création artistique, sur le temps long. Dans une perspective interdisciplinaire, il étudie la manière dont les musiciennes, envisagées comme figures, ont été mises en scènes, en images et en récits entre les XIXe et les XXIe siècles, en littérature, dans les arts visuels, la création musicale ou encore au cinéma.
Représentée dans toutes les cultures depuis l’Antiquité et au sein de nombreux mythes et légendes, la musicienne possède un caractère protéiforme et des valeurs très diverses en fonction des contextes et des usages. Elle tient une place à part parmi les artistes femmes et les modalités de sa présence réelle ou fictionnelle continuent de poser question. Largement essentialisée ou réduite à des archétypes au cours des siècles, elle est dans le même temps celle qui porte une voix singulière, à la croisée de l’intime et du politique. Elle incarne aussi la voix de l’autre, une voix parfois assourdie, essentialisée ou au contraire subversive, voire émancipatrice. Par-delà la diversité des pratiques et des répertoires, ce dossier invite à réfléchir de manière critique aux possibilités de la représentation de la musicienne et à ses enjeux.

Sarah Hassid

Sarah Hassid est maîtresse de conférence à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Diplômée de l’École du Louvre, de l’université Paris 1 en histoire de l’art et du CNSMDP en musicologie, elle est l’auteur d’une thèse sur l’imaginaire musical et la peinture en France entre 1791 et 1863 récompensée en 2020 par un prix de la Chancellerie des universités, d’un ouvrage sur le salon littéraire, artistique et musical de Berthe de Rayssac paru en 2015 et lauréat du Prix de l’Association de l’École du Louvre, ainsi que de plusieurs articles sur les liens entre les arts visuels et la musique. Elle consacre ses recherches à l’étude de la polysensorialité des imaginaires artistiques et aux méthodes de formation créatives de l’œil et de l’oreille au XIXe siècle. Elle mène depuis 2020 un projet de recherche soutenu par la BnF et l’EUR Translitterae sur le compositeur, théoricien et musicographe Georges Kastner, à partir de la collecte et de la reconstitution de ses archives.