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Adam, la nature humaine, avant et après

Épistémologie de la chute

Édité par Gianluca Briguglia, Irène Rosier-Catach

Philosophie



Disponible chez ce distributeur :

Que se serait-il passé si Adam n'avait pas péché ? Le récit de la Chute ne raconte pas seulement comment le premier homme et la première femme ont désobéi et ont été chassés du jardin de l’Éden. C’est aussi un instrument formidable pour penser philosophiquement la nature humaine, ses potentialités et ses limites, pour dessiner les différents plans d’une anthropologie complexe et diversifiée. La rupture du péché originel, qui instaure un Avant et un Après de la nature humaine, a représenté un défi intellectuel, une provocation pour la philosophie que la pensée médiévale – et moderne – a voulu recueillir et affronter. Cette nécessité s’est faite d’autant plus pressante que d’autres modèles anthropologiques devenaient disponibles, au premier rang desquels le modèle aristotélicien, où l’idée d’une rupture dans l’histoire humaine ou d’une naturalité scindée n’avait pas sa place.

Les réflexions sur la Chute ont donné lieu à des débats importants sur le langage, la liberté et le mal, le bonheur, les passions, le corps, la vie et le pouvoir politique, le droit, le travail, qui sont l’objet des chapitres de ce livre.

Prises ainsi dans leur dimension anthropologique, ces questions autour de la Chute deviennent un véritable modèle épistémologique pour penser la naturalité de l’homme et son histoire, en termes de dégradation ou de progrès, modèle qui dépasse l’époque médiévale et rejoint des questionnements que l’on retrouve notamment à l’âge classique.

Irène Rosier-Catach

Irène Rosier-Catach est directrice de recherches au CNRS (UMR 7597) et directrice d'Études à l’EPHE (section des sciences religieuses). Elle est l’auteur de nombreuses études sur les théories du langage et du signe au Moyen Âge, dans les arts du langage et la théologie, et, notamment, de La parole comme acte, Vrin 1994, La parole efficace, signe, rituel, sacré, Seuil 2004, la traduction annotée Dante Alighieri, De l’éloquence en vulgaire, Fayard 2011, ainsi que de travaux sur Guillaume de Champeaux et Abélard. Elle a récemment coédité et introduit le volume collectif Le pouvoir des mots au Moyen Âge, Brepols 2014.