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Brèves d'histoire


Brèves



La recherche historique en archives impose d'importants dépouillements jetant de manière fugace un éclairage sur des figures, des anecdotes qui n'étant pas centrales pour notre propos ne sont pas intégrées le plus souvent à l’étude. Ces tranches de vie sont tout ce qu’il reste, bien souvent, de la vie d’un homme ou d’une femme, d’êtres sans histoire – dont l’histoire ne peut être reconstituée. Mais ces bribes d’histoires, ces témoignages fugaces restent en mémoire. Les chercheurs les conservent dans leur mémoire, se les racontent. Ces bribes ont le pouvoir évocateur de brèves et résonnent un peu comme les « Je me souviens » de Georges Perec. C’est cette force d’évocation que les auteurs souhaitent proposer à un public plus large, comme témoignage de ces vies ordinaires mais également d’un aspect de la recherche, un arrière-plan fait pour partie d’émotions vis-à-vis de ce que l’on pourrait désigner comme un quotidien sensible. Le parti pris a été de demander à une dizaine de collègues de partager les brèves qu’ils conservaient dans leurs dossiers. Nous avons renoncé à les ordonner thématiquement, ce qui revenait à un début de traitement. Elles sont présentées de manière subjective, comme une série de choix opérés par les divers contributeurs.

Walter Benjamin l’affirmait : « Rien de ce qui s’est passé un jour ne doit être considéré comme perdu pour l’histoire. » Pas même les traces fugaces des anonymes, rebuts de la grande chronique. Elles sont comme des chutes d’archives, tombées au pied de l’établi des historiens. En voici qui, dans leur brièveté, disent quelques petits drames de la vie fragile au Moyen Âge.