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Consensus et représentation

Consensus et représentation


Le pouvoir symbolique en Occident (1300-1640)



Consensus et représentation en Europe occidentale propose d'aborder le problème bien connu des institutions représentatives dans l'Europe médiévale et moderne, mais dans une perspective nouvelle, celle du projet Signs and States qui vise à explorer à partir de leurs traces dans le système de communication les éléments du dialogue entre les instances du pouvoir et les membres de la société politique. Dans la mesure où ce qui singularise l'État moderne est qu’il puise sa légitimation dans le consentement de la société politique a ses actions, et notamment à la levée de l’impôt, l’une des caractéristiques de ce type d’État a précisément été le développement d’institutions d’un genre nouveau, « états » et parlements qui s’affirment selon des rythmes et des modalités à partir du xiiie siècle dans différentes régions. Mais le consentement ritualisé qui s’affiche à travers la représentation institutionnelle des groupes sociaux n’est pas un véritable consensus, engageant en profondeur les diverses composantes de la société politique, qui ont d’ailleurs un accès très variable à ces institutions, de larges pans de la société politique n’étant pas représentés bien que soumis à l’impôt. Derrière le consensus affiché, se profile un vaste espace de négociations et d’ajustement, tandis que le dissensus se manifeste souvent violemment par la révolte : l’âge du développement des institutions représentatives est aussi, dans un paradoxe qui n’est qu’apparent, celui pendant lequel la révolte devient un élément quasi permanent et structurel du « dialogue » politique. Après une présentation générale, l’ouvrage comporte des études de cas concernant des pays et des régions divers (France, Angleterre, péninsule ibérique, Italie, Empire, Pays-Bas, Scandinavie, Pologne, Russie) et s’échelonnant du haut Moyen Âge russe au XVIIIe siècle anglais.