Spinoza et l'idée de philosophie
Collection : La philosophie à l’œuvre
Publication : 16 octobre 2014
Édition : 1re édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre broché
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3126
EAN13 Livre broché : 9782859447953
Accusé par Burgh de considérer sa propre philosophie comme la meilleure de toutes, Spinoza rectifie: il sait seulement qu'est vraie celle qu'il comprend. Mais on ne trouvera chez lui ni réelle thématisation ni véritable définition de l’idée de philosophie, pas plus qu’un vaste programme de connaissances, comme s’appliquent à en dresser Bacon, Descartes ou Hobbes. Cet ouvrage enquête alors sur la présence, chez Spinoza, d’une conception précise, voire singulière, de l’idée de philosophie. Étudier les occurrences du terme « philosophie », la nature de la définition qui en est proposée, les raisons de passer du titre pressenti de Philosophie à celui d’Éthique, voilà qui produit autant d’indices d’une idée de philosophie comme praxis de distinction ou, selon l’expression d’Althusser, comme activité de tracer des lignes de démarcation. Mais l’ouvrage établit encore que la philosophie ne prend elle-même sens qu’en ce geste, c’est-à-dire par le biais de relations nécessaires avec ce qui a priori n’est pas elle: le vulgaire, l’ignorant, le théologien, le souverain ou même d’autres philosophes. L’idée de philosophie, en d’autres termes, s’autoproduit dans un système de rencontres singulières. En analyser les fruits permet alors de recomposer la nature de la « vraie philosophie »: une pratique de production d’idées et de leur communication. Mais se fait jour, en outre, comme un naturel philosophe, un effort s’éprouvant selon une réjouissance propre au « vrai philosophe », déjà sage en vertu de son mouvement, visant son perfectionnement et l’accroissement de sa puissance.
Introduction
L'idée de philosophie comme problème
Nécessité et limites d'un point de vue historique
Comment Spinoza parle-t-il de la philosophie ?
Orientations méthodologiques
PREMIÈRE PARTIE. D'UNE IDÉE VRAIE DONNÉE À UNE IDÉE AUTOPRODUITE DE LA PHILOSOPHIE
Introduction
Chapitre I. De continuité en différence. Vers une première détermination de l’idée de philosophie
Situations
Continuités
Une évolution de l’idée de philosophie : vers une « pratique de la démarcation »
Chapitre II. Passer d’une Philosophie à une Éthique, ou les raisons d’un changement
Intérêt et limites d’une considération externe
Subsomption
Assimilation
Distinctions
Chapitre III. Spinoza et la définition de la philosophie, ou les raisons d’une absence
Trois raisons d’une anomalie apparente
De la définition génétique à une définition « par propriétés »
Être défini. Définir. Se définir
Chapitre IV. Relation et distinction : la philosophie comme mouvement d’autoproduction
L’idée de philosophie comme autoproduction dans un système de rencontres
Un problème : le statut de la relation comme ens rationis
Conatus et philosophie
Ce qui se produit dans l’autoproduction
Considérations sur la « méthode », ou les données immédiates de la philosophie
DEUXIÈME PARTIE. L’AUTOPRODUCTION DE LA PHILOSOPHIE EN SES RENCONTRES
Introduction
Chapitre I. Les philosophes et le « commun »
La rencontre du vulgus
Le rapport à l’ignorant
L’idée de philosophie comme effort ; comprendre l’ignorance et l’erreur
Conclusion : le conatus philosophique
Chapitre II. Les rencontres du religieux. La philosophie située et défendue
Raisons et signification de la rencontre
Le philosophe face au texte biblique, ou le sens d’une rationalité philosophique
Le philosophe et le prophète
Le philosophe et le théologien
Conclusion : s’autoproduire en produisant ses autres, ou la constitution d’une topologie
Chapitre III. La rencontre du politique
Philosopher en république, ou l’autoproduction d’un espace de liberté
Philosopher sur la politique, ou l’autoproduction d’une philosophie « réaliste »
Conclusion : ce qui se dessine de l’activité philosophique rapportée à la politique
TROISIÈME PARTIE. DE LA VRAIE PHILOSOPHIE COMME PRATIQUE
Introduction
Chapitre I. Comprendre : la production des idées comme pratique théorique du vrai philosophe
Qu’est-ce que comprendre ?
De la bonne façon de philosopher
Le vrai philosophe et le langage : y a-t-il un langage philosophique ?
Chapitre II. Exprimer, enseigner : pratiques de communications et liberté du philosopher
Adapter son discours, ou comment s’adresser au vulgaire
De comprendre à faire comprendre : enseigner « en tant que philosophe »
S’adresser au souverain : retour sur le problème d’une signification spécifique de la libertas philosophandi
Chapitre III. Le vrai philosophe et ses affects : la différence et l’obstacle
L’ambitio comme l’affect du philosophe ?
Du gaudium à la jouissance philosophique, ou la différence éthique du philosophe
Chapitre IV. Le philosophe, l’homme libre, le sage
La sagesse entre théorie et pratique. Sagesse, vérité et béatitude
L’« homme libre » est-il le sage ?
Retour sur la notion d’exemplar : quelle idéalité de la figure du sage ?
Philosophie du progrès et place du « vrai » philosophe
Conclusion
Tableau des occurrences (« philosoph- »)
Bibliographie
Index des noms
19,00 €
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