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L'amibe et la machine

Raymond Ruyer philosophe de la vie

Bertrand Vaillant

Philosophie



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« Le "je" de l'homme que je suis, centre d'activités sensées, peut-il s'isoler, se poser dans le vide, enfant trouvé métaphysique ? » Assurément non, pour le philosophe Raymond Ruyer (1902-1987) : la conscience humaine ne saurait être comprise que comme un cas particulier de l’activité commune à tous les vivants, voire à tout être véritable. Pour Ruyer, toutes les explications mécanistes de l’émergence de la conscience à partir d’une matière inerte ont échoué, il est donc temps de rompre tant avec le dualisme qu’avec le matérialisme mécaniste, pour repenser ensemble et radicalement la conscience, la vie et la matière. Au milieu du XXe siècle, il élabore ainsi une philosophie panpsychiste et finaliste qui fait de la conscience « l’étoffe même du monde ». S’appuyant sur une connaissance solide des sciences de son temps, de l’embryologie à la cybernétique, il s’efforce de montrer que cette version renouvelée du finalisme, inscrite dans la filiation de Leibniz, Schopenhauer, Bergson ou encore Whitehead, correspond bien mieux que le mécanisme à notre connaissance de la vie. Ce faisant, il développe une pensée originale, à l’audace métaphysique certaine, dont les intuitions donnent à voir ce que l’attention au vivant fait aux catégories classiques de la philosophie, et combien elle nous force à les refonder. Ce livre se penche sur les méthodes, les sources et les arguments de la théorie ruyérienne du vivant. Il s’efforce de mettre en évidence ses forces et ses faiblesses, voire ses dangers, quand elle prétend appliquer la « psycho-biologie » à des questions morales, sociales et politiques.