Français | English
Histo.art 1

(PDF 119 KB)

Histo.art 1

Les mésaventures de Vénus. La notion de beauté dans l'art des XIXe et XXe siècles

Preface by Gilles Touchais

Histo.art



Synonyme de perfection, de mesure, de grâce ou de raisonnable dans l'art gouverné par les codes hérités de la tradition gréco-latine, la notion de beauté – dont l'icône emblématique est la Vénus de Milo – commence au XIXe siècle à être sérieusement ébranlée. Des romantiques aux symbolistes, n'est beau que l'étrange, le mystérieux, le surprenant ou le fantastique, issu d'une « rencontre fortuite ». On réhabilite le contrepoids du beau: la laideur. Au début du siècle dernier les mythes de la société industrielle et l'exemple des « arts premiers » imposent des critères esthétiques différents. Après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, parler de beauté devient presque indécent. C'est uniquement à l'aube de notre siècle que la notion de beauté fait son retour dans le vocabulaire et les préoccupations des historiens d'art.
Sans avoir la prétention de définir l'idée de beauté dans la diversité des théories esthétiques ou philosophiques, la première journée d'étude de l'École doctorale Histoire de l'art de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, à travers des exemples particuliers d'images, d'objets ou de pratiques ancrées dans l'histoire, retrace les Mésaventures de Vénus au cours des deux derniers siècles.
Le caractère à la fois fédérateur et très large des questions autour du Beau a facilité la rencontre de jeunes intervenants et de chercheurs confirmés issus de domaines d'étude variés, qui ont pu nourrir, par leur contribution, les cinq chapitres abordés au cours de cette journée : Une beauté autre : du mystère à la merveille ; La beauté détourné : humour et mauvais goût ; La beauté subterfuge : une stratégie de la résistance ; La beauté venue d'ailleurs ; Beauté et prouesses techniques. Vers un réenchantement du monde ? Cette diversité des participants (historiens de l'art contemporain, de l'architecture, de la photographie ou de l'art africain) garantit une pluralité des approches et s'inscrit dans l'articulation de l'Équipe d'accueil Histoire culturelle et sociale de l'art (HiCSA).